La peinture est, pour moi, une affaire de sensations. Chaque tableau naît d’un moment éphémère. Un mot, une musique, un regard… et puis le vent — brut, libre, imprévisible — qui me traverse comme une décharge, et déclenche en moi cette impulsion irrésistible de peindre. Alors je peins. Vite. Sans filtre. Sans plan. Juste le besoin de laisser sortir. Mes toiles sont souvent le fruit de gestes spontanés, de hasards qui s’alignent et trouvent leur ordre. Comme une évidence. Je ne cherche pas à faire parfait. Ce qui compte, c’est l’élan, l’énergie qui traverse la toile. C’est dans cette liberté que réside l’essence de ma création.
Pourtant, je me cherche encore. Il y a en moi une tension constante : entre une peinture un peu trop sage, trop contenue, et cette envie irrépressible de bousculer, de casser les codes, de sortir du cadre et de questionner. L’audace est là, en veille, prête à surgir. Peut-être qu’un jour, je saurai pleinement lui faire place.
Mes toiles sont signées du pseudonyme ARLiX, un nom d’artiste hérité de mon père et de mon grand-père, qui étaient tous deux artistes d'un tout autre genre.
J’aime aussi le collage manuel. Ce patchwork d’idées apporte une touche pop et décalée à mon univers. Je puise dans des bouts d’images, des pages de magazines, des chutes de tissu, des rubans, que je découpe, déchire, superpose. Puis je compose, en collant. Chaque élément finit par trouver sa place dans le puzzle. Quelques touches de peinture peuvent venir enrichir l’ensemble, dynamiser la composition, et lier entre eux ces fragments d’histoires.
À travers la photographie, je cherche à saisir les détails, à figer le temps, ou peut-être à le regarder droit dans les yeux. Pas de mise en scène, seulement l’oeil et l’instant suspendu. J’aime la beauté des choses simples, la douceur de ces moments que l’on pourrait ne pas voir, mais qui, dans l’objectif, dévoilent toute leur poésie. Mon regard s’attarde sur ce qui risque de disparaître l’instant d’après : un reflet, une lumière, un détail éphémère.
Et au milieu de tout ça, il y a moi. Artiste autodidacte, née en 1967, mariée et maman de trois enfants devenus adultes, je jongle au quotidien entre la vie de famille, les engagements professionnels et mes passions. Pourtant, je trouve toujours un instant pour m’arrêter et créer. Car c’est là, dans la matière, la couleur, la lumière — ou parfois le chaos — que je me retrouve pleinement. Ces parenthèses artistiques sont bien plus qu’un loisir. Elles sont une nécessité.